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Blogue avec Julie Nadeau: Sous l'uniforme se cache une personne

Dans les dernières années, on présente sous toutes sortes de formats les métiers d'urgence. Que l'on pense à toutes les émissions de type télé-réalité ou encore via des téléromans basés sur le travail des intervenants, on démystifie de plus en plus le travail autrefois tabou de ces professionnel.les.

Cette fin de semaine, dans le cadre de l'émission Deuxième chance diffusée à Radio-Canada, nous retrouvions la paramédic Deborah Shelton qui était recherchée par une survivante de la tuerie du Harvey's de Montréal en 1996. Cet épisode m'a donné envie de parler d'un sujet plus que tabou, c'est-à-dire la dimension émotionnelle des intervenant.e.s.

L'expérience me permet d'affirmer sans trop de crainte de me tromper que la plupart des intervenant.e.s confronté.e.s à des situations difficiles restent marqué.e.s tout au long de leur carrière. Pour côtoyer des personnes qui travaillent dans la police, en incendie, dans les soins préhospitaliers d'urgence, en détention, dans l'armée, dans les services de santé et services sociaux, je me permets aussi de relever le fait que chaque individu reste profondément touché par un ou des dossiers en particulier.

Je pense à mon amie J., une enquêteure chevronnée, qui dit aux étudiant.e.s à qui j'enseigne : « Je ne sais pas comment j'aurais pu prendre ma retraite sans résoudre cette enquête ». Elle parle de « son » dossier. Je pense aussi à mes client.e.s qui me reparlent de certaines interventions qui les « auront marqué.e.s à tout jamais ». Parfois, ce sont des histoires médiatisées, et parfois, ce sont des situations qui résonnent quelque chose chez les professionnel.le.s. Mais chose sûre : ces histoires laisseront leur marque. (Notez ici que comme travailleuse sociale de crise, je reste aussi profondément touchée par certaines situations).

Pour en revenir à l'émission de samedi, c'était assez particulier de voir que chez cette paramédic d'expérience, qui oeuvre chez Urgence Santé, la plus grosse compagnie ambulancière du Québec, l'intervention de 1996 est restée présente dans ses pensées. Elle dit que c'est profondément ancré en elle les images et la détresse de cette jeune victime. Elle dit aussi savoir qu'en rencontrant cette victime, elle ouvrira une boite de souvenirs avec une teneur émotive.

Ce qui est paradoxal dans la formation des professionnel.le.s qui sont confronté.e.s à la détresse de leurs clients, c'est la carapace qu'on leur propose de se créer. Pour enseigner dans 3 domaines cités plus haut, je suis la première à dire dans mes cours à quel point il faut réussir à faire « sa job » en gardant la tête froide pourtant, je dis aussi à mes étudiant.e.s qu'il faut trouver aussi des moyens de se libérer des charges émotives que comporte leur travail et cela, ce n'est pas une mince affaire.

Alors sans être moralisatrice, j'ai envie, chers lecteurs, de vous dire que derrière l'uniforme se cache une personne personne qui sera ébranlée par certaines histoires car elle sera touchée d'une manière ou d'une autre par la détresse humaine. Et que parfois, même si vous ne semblez pas voir ces émotions, elles sont cachées derrière la carapace qu'on se forme au fil du temps parce qu'on veut que les client.e.s soient accompagné.e.s le plus rationnellement possible.

Vous n'avez pas visionné cette émission : https://ici.tou.tv/deuxieme-chance/S03E03?lectureauto=1 

Notez bien : encore une fois ici, je me permets de vous rappeler que mon but n'est pas de relever le fait que les intervenant.e.s sont les seul.e.s à vivre des émotions difficiles dans le cadre de leur travail. Mon seul et unique but est de vous transmettre ce que je vois depuis 1997 dans l'urgence Briser des tabous, telle est ma devise.

Par Julie Nadeau, T.S. 

Site internet : www.julieurgence.ca  
Facebook https://www.facebook.com/julieurgence/

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