Camionnage illégal et sécurité routière : le Parti Québécois promet de s’attaquer aux chauffeurs non qualifiés
Le Parti Québécois promet de régler le dossier des chauffeurs de camion illégaux et non qualifiés, une problématique qui menace à la fois la sécurité routière et l’avenir de l’industrie du transport routier au Québec. Dans un communiqué diffusé ce week-end, les députés Joël Arseneau (Îles-de-la-Madeleine) et Alex Boissonneault (Arthabaska-L'Érable) ont insisté sur l’urgence d’agir face à la concurrence déloyale exercée par des chauffeurs « inc. » et des travailleurs recrutés par des stratagèmes d’immigration douteux.
Des lacunes qui mettent en danger la sécurité
Selon Joël Arseneau, « d'une part il est documenté que des chauffeurs et des entreprises abusent des lacunes du cadre fiscal et du système d'immigration, d'autre part le gouvernement ne fait pas son travail d'assurer que les conducteurs qui circulent sur nos routes respectent nos lois. Comme il est question d'un dossier urgent, le ministre Transports, Jonathan Julien, doit absolument prendre au sérieux cette situation. Des solutions existent et pourraient être mises en place s'il y a volonté de régler le problème ; commençons par remettre sur la route les contrôleurs routiers qui sont responsables d'appliquer les lois ».
Le député rappelle que depuis plus de six mois, les contrôleurs routiers ne disposent pas de l’équipement nécessaire pour assurer leurs missions, et qu’un tribunal a suspendu certaines interceptions. Résultat : « Les entreprises et les chauffeurs délinquants savent très bien qu'ils ne seront pas interceptés s'ils passent devant les postes de pesée sans s'arrêter et ils en abusent. La CAQ se traîne les pieds depuis trop longtemps, le ministre doit prendre les mesures nécessaires que ces camions soient interceptés et faute de le faire, un gouvernement du Parti Québécois s'en occupera », a-t-il ajouté
Une question d’équité pour l’industrie du camionnage
Le Parti Québécois dénonce également le recours à des personnes non qualifiées pour effectuer des livraisons, souvent recrutées par des stratagèmes d’immigration afin de réduire les coûts. Selon Alex Boissonneault, « le non-respect des lois affecte non seulement la sécurité des usagers de la route, mais également l'avenir des entreprises de livraison et des camionneurs qui respectent les règles du jeu ».
Le député d’Arthabaska-L'Érable souligne que « il n'est pas normal qu'un “chauffeur inc.” puisse proposer ses services à une entreprise de livraison sans cocher toutes les cases légales ou pires, que des individus exploitent des gens pour s'y substituer. Les camionneurs propriétaires et les conducteurs en entreprise payent leurs redevances et respectent les lois et règlements du Québec. Il faut que les chauffeurs qui effectuent le même travail soient soumis aux mêmes obligations fiscales et en santé et sécurité, notamment en obligeant l'émission de T4A ».
Il propose également que la pesée à la frontière entre le Québec et l’Ontario soit ouverte 24 heures sur 24, afin d’assurer un contrôle constant des camions circulant sur le territoire.
L’importance du transport routier en région
Alex Boissonneault rappelle que l’industrie du camionnage représente un pilier économique majeur dans plusieurs régions. « Au Centre-du-Québec, par exemple, il y a plus de 11 000 détenteurs de permis de classe 1. On y compte des leaders en matière de camionnage comme le Groupe Boutin, à Plessisville, et plus de 800 entreprises de transport routier dont on est extrêmement fiers et qu'il faut aider à faire prospérer », explique-t-il.
Selon lui, rétablir un environnement d’affaires équitable est essentiel pour la prospérité de cette industrie : « Nous on pense que pour y arriver, il faut que l'environnement d'affaires soit équitable, ce n'est pas le cas en ce moment, malheureusement. Nous rétablirons cette équité si nous formons le gouvernement », a conclu le député péquiste.
Une promesse de réforme législative
Le Parti Québécois s’engage ainsi à assujettir les conducteurs indépendants aux mêmes normes que les entreprises et chauffeurs qualifiés, notamment en matière de fiscalité et de sécurité. L’objectif : réduire les risques d’accidents sur les routes, mettre fin à la concurrence déloyale et protéger l’avenir de l’industrie du camionnage au Québec.